Mission « Crêpes », étrange dénomination qui apparaissait sur l'agenda de toute la communauté du séminaire.

Qu'est-ce donc ? Va-t-on passer la journée à cuisiner des crêpes, ou mieux, à en manger ? La réponse fut donnée le samedi 3 février. Notre journée était entièrement consacrée, non aux crêpes, mais à la mission, s'inscrivant ainsi dans le cadre de notre thème d'année (on me souffle à l'oreille qu'il est intitulé : « Allez porter l’Évangile du Seigneur »).

Comme pour un bon repas de crêpes, les saveurs se sont enchaînées. En guise d'entrée, chaque fraternité s'est retrouvée, le matin, pour prier autour de la Parole de Dieu, avant de bénéficier d'un enseignement donné en duo par les P. Benoît Kitchey et Hugues Guinot. À travers deux Pères de l’Église et quelques textes du Magistère, ils nous ont montré comment la liturgie et la mission se nourrissent, s'enrichissent et se donnent mutuellement un sens.

Fort de cette deuxième « crêpes », nous nous sommes de nouveau retrouvés en fraternités pour déguster la troisième « crêpe » : un texte de saint Athanase, de Tertullien ou du Magistère. Menu à la carte.

Source et sommet de cette journée, la messe fut présidée par le P. Baudouin (frère de Saint-Jean). Celui-ci eut ensuite la lourde responsabilité de nous tenir éveillés sur le créneau dit « de la sieste » pour nous donner un topo sur le sens de la mission d'évangélisation, et plus précisément : l'évangélisation de rue. C'était le début des « crêpes sucrées ».

Et autant dire que ce n'était que la première de la série. Aussitôt enseignés, aussitôt envoyés. Poussés par un zèle missionnaire ardent, enflammés par les propos du frère Baudouin ou peut-être par simple obéissance (ce qui est déjà fort remarquable !), les séminaristes ont quitté la sécurité de leur demeure, deux par deux, tels des passereaux quittant la volière et s'envolant dans toutes les directions.

On approchait du point culminant de la journée (pour les amateurs : « crêpes au Nutella » ou « crêpe au Maple syrup » ?). Le Seigneur ne tarda pas de régaler ces ardents missionnaires. Qu'ont-ils fait ? Rien, si ce n'est écouter, proposer de prier pour les intentions que d'aucuns leur confiaient et éventuellement échanger un peu sur la foi. Ces simples rencontres suffirent à réjouir bon nombre d'entre eux. Bien sûr, la réalité du terrain ne nous a pas épargnés des refus. Cela fait partie de ce que de grands philosophes et théologiens ont pu qualifier de « liberté humaine ». Et cela fait partie de la mission que de la respecter au plus haut point.

Après ce florilège de rencontres, nos chers séminaristes n'ont pas gardé toutes ces pépites pour eux-mêmes. Nous les avons d'abord confiées au Seigneur en lui rendant grâce pour tout ce qui avait pu être vécu, à travers un temps de louange et d'adoration. Puis, c'est entre nous que nous avons partagé les joies et difficultés vécues autour, cette fois-ci, de vraies crêpes confectionnées pour l'occasion par une équipe de séminaristes : équipe de choc !