Le séminaire hier et aujourd'hui

Une journée au séminaire


Vue du séminaire

En règle générale, nous nous retrouvons à la chapelle à 7h30 pour la prière des laudes, après quoi nous allons prendre le petit-déjeuner au réfectoire.

Les cours commencent à 9h. Ils sont dispensés par les pères du séminaire, ou par des intervenants extérieurs.

A 12h15, nous nous retrouvons à la chapelle pour l’Eucharistie, qui est suivie du déjeuner.

Les cours reprennent à 14h30 jusque 16h30. Les deux heures qui suivent sont occupées diversement suivant les jours : ménage, réunion communautaire, lecture spirituelle du recteur, classe de chant, sport…

A 19h, nous prions les vêpres à la chapelle. Puis, après le dîner, la soirée est laissée libre.

A cela s’ajoute l’apostolat qui assure la formation pastorale. Il s’intensifie au fil des ans et va de quelques heures par semaine en 1e année à quasiment une semaine sur deux en 6e année. Il s’agit pour le séminariste d’être en immersion dans une paroisse afin de s’imprégner de la réalité vécue « sur le terrain ».

Chaque séminariste a un père spirituel qu’il rencontre toutes les 2 ou 3 semaines, avec qui il fait le point sur son discernement, en toute confidentialité. Ce père spirituel lui permet ainsi d’avoir un regard extérieur sur lui-même.

Il y a un nécessaire équilibre à trouver entre soi-même et la vie communautaire. Pour cela, de plus petits groupes permettent de partager sur ce que l’on vit à un niveau personnel, sans que ça devienne l’affaire de la communauté. On appelle cela les équipes de vie. Elles se composent de 5 à 6 séminaristes qui se retrouvent en moyenne une fois par mois autour d’un apéro ou d’un repas afin de pouvoir échanger sur leurs parcours respectifs.

Le séminaire est un lieu de formation intégrale. Ce n’est pas juste une école ou un pensionnat. Les lieux favorisent donc, non seulement la formation intellectuelle, mais aussi spirituelle et humaine (la formation pastorale étant assurée en paroisse). C’est pourquoi nous y trouvons, outre des bibliothèques et des salles de cours, une chapelle, un oratoire, un réfectoire, deux foyers, un jardin, une buanderie, une salle de musculation, des tables de ping-pong, un billard, …

la vie du séminaire en images


Un peu d’histoire…


Vue du séminaire d'hier

L’ouverture d’un séminaire à Orléans remonte à la fin du XVIIe siècle.

Ce premier séminaire fut installé en 1670, par Monseigneur Pierre du Cambout de Coislin dans les anciens locaux du chapitre Saint- Avit. Mais l’espace s’avéra vite insuffisant, et Mgr de Coislin entreprit alors de racheter tout le quartier compris entre les actuelles rues Dupanloup et des Bons Enfants d’une part, du Bourdon Blanc et Serpente de l’autre ; au début du XXe siècle, cet espace deviendra le lycée de jeunes filles – lycée Jeanne d’Arc – de la ville d’Orléans. C’est aux Sulpiciens que l’on fit appel pour diriger le séminaire. Ils y restèrent jusqu’à la période révolutionnaire où ils refusèrent de prêter serment ce qui entraîna la fermeture du séminaire.

Les études, à l’époque, s’étendaient sur quatre années. La première était consacrée à la logique et à la physique, les trois autres à la théologie. En 1793, les lieux sont transformés en prison, et ce n’est qu’en 1825 que le séminaire revient dans ses anciens locaux. Il y restera jusqu’à la loi de séparation des Églises et de l’État ou, plus exactement, jusqu’en décembre 1906.

C’est donc il y a cent ans, le 1er juillet 1909, après un passage de deux ans rue Pasteur, que Mgr Touchet, évêque d’Orléans, inaugure une « nouvelle école de théologie ». Celle-ci est située au 1 cloître Saint-Aignan. Les locaux avaient appartenu aux Ursulines, interdites d’enseignement par la loi de 1904 et contraintes à l’exil. Celles-ci avaient acquis les lieux en 1810 et avaient fait quelques travaux d’agrandissement. Elles ont su cependant préserver la terrasse construite par ordre de Louis XI et dont subsistent encore aujourd’hui deux échauguettes, face aux quais de la Loire.

Génération de séminaristes

Quelle vie menait-on au séminaire en ce début du XXe siècle ? Le père Lenoir nous en donne une idée. Entré en 1919, ce qu’il dit de la vie au séminaire ne changera guère jusqu’à la fin des années 50 : "C’était à l’époque une bâtisse assez inconfortable. […] Le régime de la maison était dur et fatiguant. A 5 heures, réveil qu’un de nos confrères, « l’excitateur », réalisait en venant nous saluer au nom du Seigneur. Il était quelquefois mal reçu ! A 5h et demie, méditation dans la salle commune, avec des positions diversifiées, c’est-à-dire un quart d’heure agenouillé, un quart d’heure assis et un quart d’heure debout. […] Après les études de la matinée se situait, avant le déjeuner, l’examen particulier : moment de recueillement et aussi, avouons-le, parfois de quelque récréation. […]

Nous vivions véritablement une vie d’étude et de prière, un peu monacale, mais dont j’appréciais, avec mes confrères, l’authenticité et le sérieux. […]"

Un prêtre enseignant et 19 séminaristes tombèrent au cours de la guerre de 1914-1918. En 1930, les lieux sont devenus trop petits et Monseigneur Jules-Marie Courcoux, évêque d’Orléans depuis 1926, décide de les agrandir vers l’ouest et de construire un nouveau réfectoire en bordure de la rue Coligny.

Chapelle du séminaire

En 1967, après le concile Vatican II, les évêques de la région apostolique Centre décident de regrouper leurs séminaires : Orléans accueille le second cycle, tandis que le premier cycle se déroule à Tours.

En octobre 1980, Mgr Jean-Marie Lustiger, alors évêque d’Orléans, relance le séminaire en ouvrant un premier cycle, avec l’appui des autres diocèses de la région apostolique. Les évêques confient alors l’animation du séminaire à la Congrégation de Jésus et Marie (les Eudistes) en collaboration avec des prêtres diocésains.

Puis, dans les années qui suivent, le séminaire se développe et offre l’ensemble du parcours – les six années - de formation complète vers le ministère presbytéral.

Le Séminaire d’Orléans est érigé canoniquement en février 2000 – C.D.C. 237 §2 – en séminaire « interdiocésain », avec l’approbation, par la Congrégation pour l’Éducation Catholique (Rome), des statuts signés des sept évêques des diocèses fondateurs : Blois, Bourges, Chartes, Nevers, Orléans, Sens-Auxerre et Tours. Les évêques des diocèses fondateurs assument collégialement la responsabilité du séminaire. Ils délèguent l’un d’entre eux, habituellement l’évêque du diocèse où est situé le séminaire - Orléans -, pour les représenter dans l’exercice de l’autorité épiscopale, comme interlocuteur du Supérieur et de l’équipe animatrice du séminaire et pour suivre la vie du séminaire.

En septembre 2003, le dernier séminaire dit « d’aînés » de France, sous la responsabilité des Eudistes, initialement à Vienne en Isère, vient continuer sa mission à Orléans. Il y prend le nom de « Communauté Notre-Dame-du-Chemin » et s’intègre au sein du séminaire, tout en gardant sa spécificité. La Communauté Notre-Dame du Chemin essaie d’offrir une remise à niveau intellectuelle, en une année scolaire, à des adultes, jeunes et moins jeunes (d’où le terme d’« aînés »), possédant déjà une expérience professionnelle mais n’ayant pas fait d’études secondaires. Ainsi, des personnes ne disposant que d’un niveau d’études et de connaissances élémentaire peuvent entrevoir un chemin vers la prêtrise.

Le Séminaire, désormais placé sous la protection de Notre-Dame de l'Espérance depuis 2019, reçoit les séminaristes des diocèses fondateurs mais aussi accueille des séminaristes d’autres diocèses et de congrégations religieuses. Il compte aujourd’hui 30 séminaristes dont 6 pour l’année Notre-Dame du chemin.