Triduum à St Benoît sur Loire


Chaque année, le séminaire envoie les séminaristes de première année ainsi que les propédeutes à l’abbaye de Saint Benoît-sur-Loire pour y vivre le Triduum Pascal avec les moines. Cette abbaye, perdue au milieu des champs, est fondée au VIIème siècle et suit la règle de Saint Benoît. Par ailleurs, les précieuses reliques du Saint Patron de l’Europe se trouvent dans la crypte de l’abbatial depuis 672.

A notre arrivée, nous recevons nos chambres, qui comme une cellule monastique possède le minimum : un lit, un bureau, une bible et un crucifix. Qu’avons-nous besoin de plus ? Nous sommes venus vivre et contempler la Passion du Christ. Nous adoptons alors le rythme de vie des moines par les offices des heures dans la crypte, les repas en silence, les promenades et l’oraison.

Le soir venu, nous sommes enfin entrés dans le Triduum Pascal. Pour l'occasion, la messe avait lieu dans l’abbatiale du XIIIème siècle, un magnifique monument riche en gravures. L’abbatiale, à ma grande surprise, était pleine ; elle attire au-delà du village et de la sphère des catholiques pratiquants ! Pour le Triduum nous avons été invités à suivre les messes depuis le chœur avec les moines. A travers la liturgie, une ambiance de fête se dégageait ! Jusqu’au moment où Jésus a été déposé au reposoir. Pour cette nuit de veille avec le Christ, nous nous sommes relayés toute la nuit. Personnellement, j’ai choisi d’y aller de 4h à 5h afin d’être seul avec Jésus, mais j’ai été agréablement surpris car nous étions bien une vingtaine ! Cette veille avec le Christ est un temps très fort, car j’ai pris la place des apôtres qui veillaient à Gethsémani.

Vers 6h, c’est l’office des Ténèbres, un office qui exprime la douleur du Christ.

Le vendredi soir, par la sobriété de l’office de la Croix, la gravité de la mort du Christ est exprimée. Cette sobriété, permet à notre âme de vivre un moment intime et douloureux avec le Christ en Croix. L’attente de la résurrection se fait brûlante !

Le Samedi Saint, un jour souvent oublié à cause des préparatifs de Pâques, a été une découverte. En dehors des offices des heures, l’Eglise s’est arrêtée, le tabernacle est vide, les autels sont nus et l’impatience qui rend le temps long me dévore.

Enfin le soir, « la lumière éclaire l’Eglise » comme dit l’Exultet, la joie de Pâques resplendit ! L’office commence plongé dans le noir total jusqu’à ce que le feu éclaire toute l’église. Bien que les lumières étaient éteintes, l’abbatiale resplendissait de lumière par le feu de Pâques, j’ai été habité d’une véritable joie ! La joie de la résurrection.

Le lendemain, après un repas festif avec les moines, j’ai quitté l’abbaye en étant transformé et habité par une joie immense !


Par Gabriel BROSSET, diocèse de Chartres, 1ère année


St Benoît sur Loire