Plusieurs prêtres et diacres formés au séminaire Notre Dame de l’Espérance ont été ordonnés cet été. L’Église compte trois nouveaux prêtres. Il s’agit de Florent Ringeval, Emmanuel Boniface et Arsène Kagone. Marcel Teai sera ordonné le 26 octobre 2024 en l’église Marie-Reine de la Paix à Tahiti. En outre, le séminaire compte actuellement deux diacres en vue du presbytérat. Il s’agit de Maxence Caputo et Manoarii Teroiatea. Quant à Louissaint Baptiste, séminariste de la Société des prêtres de SaintJacques pour le diocèse d’Orléans, il sera ordonné diacre en vue du presbytérat le samedi 16 novembre 2024 en l’église Sainte Jeanne d’Arc de Gien.
Nous avons recueilli le témoignage de Florent et Emmanuel, prêtres, et de Manoarii et Maxence, diacres.
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Les ordinations presbytérales de la promo 2023-2024. Des nouvelles de deux nouveaux prêtres.
Comment as-tu vécu le jour de ton ordination ?
P. Florent Ringeval (Diocèse de Nevers) : Une journée remplie de joie, de prière et d’unité pour l’Église diocésaine. En effet, la célébration de l’ordination a rassemblé les diocésains mais aussi la famille et les amis. Ce fut une belle occasion de rendre grâce au Seigneur. Le jour de mon ordination a été une grande joie pour moi de voir le Peuple de Dieu de la Nièvre se rassembler pour ce jour important dans ma vie d’homme. Une joie renforcée de recevoir l’ordination presbytérale des mains de mon nouvel évêque Mgr Grégoire Drouot, ordonné évêque quinze jours auparavant.
Emmanuel Boniface (Diocèse de Port-Victoria) : Mon ordination presbytérale a eu lieu le 11 août 2024 aux Seychelles, au sud de Mahé (l’île principale) dans ma paroisse d’origine à Anse Royale. Mon cœur a véritablement sauté de joie ! J’étais rempli d’émotions. C’était un moment inoubliable. J’ai été entouré de ma famille, de mes amis et d’une délégation française.
Quelles sont tes nouvelles missions ou responsabilités dans ton nouveau ministère ?
P. Florent Ringeval : A la fin de la messe d'ordination, c'est le vicaire général qui a annoncé mes nouvelles missions, comme nouveau prêtre du diocèse. Je suis donc depuis septembre vicaire à la paroisse de la Sainte Famille, qui regroupe les églises du centre-ville de Nevers (dont la cathédrale) et quelques églises en périphéries (Challuy, Sermoise, Saincaize). Je suis aussi prêtre accompagnateur du Centre Scolaire Notre Dame, ensemble scolaire privé sous contrat de Nevers. Enfin, je suis chargé, avec une paroissienne, de l'accompagnement de l'aumônerie des lycéens et étudiants pour le doyenné de Nevers ainsi que de la préparation des sacrements pour ceux qui le désirent.
Emmanuel Boniface : Je n'ai pas de nouvelles missions ou de responsabilités en tant que telles. J'ai gardé les mêmes missions qui m'ont été confiées lors de mon stage diaconal. Notamment l'animation de la catéchèse à Ingré, je suis également référent des 4e/3e à l'aumônerie de Képhas et j'accompagne aussi un catéchumène pour son baptême. Enfin, je m'engage avec l'équipe des obsèques, la préparation au mariage, l'équipe du catéchuménat et la visite des malades.
Quelles sont les joies que tu éprouves déjà dans ton ministère ?
P. Florent Ringeval : Le temps de l’été fut pour moi le moment de commencer mon nouveau ministère. Particulièrement la présidence de l’eucharistie et du sacrement de la réconciliation. Une grâce de redécouvrir et de contempler l’action du Seigneur. Les prêtres ne sont que des hommes, mais je perçois par mon propre parcours et cette nouvelle mission, que c’est bien Lui le Pasteur, qui agit par ses prêtres.
Emmanuel Boniface : Une de mes plus grandes joies est de célébrer la messe. Premièrement, en prononçant les paroles de Jésus, je deviens son contemporain et pour moi, cela est une joie inconcevable. Deuxièmement, je suis émerveillé par la façon dont Dieu agit dans la vie de chaque personne que je rencontre. J'éprouve beaucoup de joie pour les recommençants et les catéchumènes qui découvrent la foi et décident de cheminer vers les sacrements de l’initiation chrétienne. Cela affermit ma foi.
Quel est le verset biblique qui t'accompagne dans ton ministère ?
P. Florent Ringeval : « Les yeux fixés sur Jésus » (He 12,2). Commençant ce nouveau ministère, c’est ce verset qui m’accompagne dans mes premiers pas comme prêtre. J’ai le désir de cheminer avec la communauté chrétienne, et que nous soyons toujours, ensemble, les yeux fixés sur Lui.
Emmanuel Boniface : Le verset biblique qui accompagne mon ministère est la devise que j'avais choisie pour mon ordination presbytérale. (Jn 12, 32) « Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Mon choix de verset découle de son sens théologique. Jésus est élevé sur la croix, signe de sa passion, de sa mort, et de sa résurrection. Son élévation est aussi le signe de sa glorification. Chaque homme et femme qui hausse la tête trouvera toujours un Jésus crucifié plein d’amour. Je compte parmi ceux qui ont eu la chance de Le rencontrer et désormais, ma tâche est de Le faire connaître et aimer !
Un message aux jeunes….
P. Florent Ringeval : Si tu te poses la question de la vocation, si cette question est passée dans ton cœur… laisse-toi toucher par le Seigneur, et ouvre-Lui la porte. Il ne t'impose rien, tu seras toujours libre. Mais si dans ton cœur, ce désir est présent et pressant, alors ouvre la porte de ton cœur et réponds comme Samuel « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! »
Emmanuel Boniface : Accueillez les désirs que l’Esprit-Saint met en vos cœurs. Demandez-lui toujours de vous guider pour mieux discerner votre vocation. Il vous inspirera et vous accompagnera toujours, suivez-le ! Il ne peut vous tromper, car Il est la Vérité !
Ordination de deux nouveaux diacres - Désormais au service de l’Eglise et du peuple de Dieu
Peux-tu brièvement nous parler de ta vocation ?
Maxence Caputo (Diocèse de Cambrai) : Ma rencontre avec le Seigneur est ancienne. Petit, ma mère me disait que j’aimais chercher les clochers des églises. Mes années de catéchisme et l’influence de ma grand-mère ont été aussi très importantes. Mais c’est surtout lorsque j’ai pris mon indépendance que la question de la vocation s’est posée. Interpellé par le tintement des cloches, je me suis mis à aller de plus en plus souvent à la messe. Des rencontres et des événements marquants, associés à mes études en histoire, puis à l’exercice de ma profession d’archéologue, ont fini par me pousser dans les bras du Seigneur.
Manoarii Teroiatea (Archidiocèse de Papeete) : Alors brièvement, ma vocation est née au sein même de ma famille, j’ai toujours été bercé au sein de la religion catholique et impliqué en paroisse. De plus, c’est à l’âge de 8 ans que j’ai ressenti l’appel à me mettre à la suite du Christ lors de ma première communion. Mais ce qui m’a le plus marqué a été la rencontre avec la petite Thérèse de l’Enfant Jésus lors de “son voyage à Tahiti” en 2002. J’ai fait part à mes parents du désir d’être prêtre et je suis entré au petit séminaire, mais pour des raisons personnelles, j’en ai fait une année seulement. Par la suite, j’ai vécu ma vie d’enfant, d’adolescent et de jeune adulte, attiré par la modernité de notre société. Malgré l’attirance de cette vie, le désir d’être prêtre était de plus en plus fort. C’est en 2014 que j’ai pris contact avec le curé de ma paroisse et le recteur du séminaire. Et, je leur ai partagé mon désir d’être prêtre, et mon souhait d’entrer au séminaire. C'est donc en septembre 2015 que je fais mon entrée au grand séminaire Notre Dame de la Pentecôte de Tahiti. Le 20 juillet 2024, je recevais le 1er degré du sacrement de l’ordre par l’imposition des mains de Monseigneur Jean-Pierre Cottenceau.
Étant arrivé presque à la fin de ton parcours au séminaire, quel regard jettes-tu sur ton parcours au séminaire jusqu’à présent ?
Maxence Caputo : Comme l’étymologie du mot le signifie, le séminaire m’a fait grandir comme aucune autre institution. Il est évident que je ne suis absolument plus le même homme entre mon entrée en première année et aujourd’hui. Le séminaire fut une véritable école de la vie, un lieu de rencontres et de découvertes remarquables. Je rends grâce à Dieu pour toutes ces années vécues, notamment sur l’aspect humain qui fut ma plus grande progression.
Manoarii Teroiatea : Très mouvementé mais pour répondre à cette question, j’aimerais commencer par cette citation biblique tirée de l'épître de Jc 1, 12 « Heureux l’homme qui supporte l’épreuve avec persévérance, car, sa valeur une fois vérifiée, il recevra la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu. » La formation n’a pas été un fleuve tranquille, comme je le disais au début, j’entre au séminaire en 2015 et je suis ordonné en juillet 2024. À travers les 9 années de formation, j’ai eu l’occasion de faire trois lieux de formation : Tahiti, le Canada et Orléans. Le regard que je porte est simple, le temps du séminaire peut paraître long, mais il passe très vite ! La formation initiale m’a beaucoup aidé pour découvrir le Christ en vue de bien fonder les fondements de ma foi sur le Roc. Mais plus précisément, elle m’a fait grandir sur les 4 piliers de la formation : la vie spirituelle, intellectuelle, humaine et pastorale. Cela m’a beaucoup aidé à discerner le sens du don total d’une vie pour l’Église et pour le salut des âmes qui me seront confiées. La formation à la suite du Christ ne dure pas juste le temps du séminaire, mais dure toute une vie.
Comment as-tu vécu ton ordination ?
Maxence Caputo : Si je dois qualifier mon ordination en un mot, ce serait la sérénité. Loin d’être stressé ou angoissé, c’est une profonde sérénité qui m’a envahi avant, pendant et après la célébration. M’abandonnant complètement à Dieu, elle m’a paru passer à toute vitesse alors qu’elle dura deux bonnes heures. Il faisait par ailleurs très beau et au travers des vitraux, l’église semblait revêtue d’or. Ce fut un moment très fort.
Manoarii Teroiatea : J’ai vécu mon ordination avec beaucoup de joie et d’émotion. C’est un moment très fort que seuls ceux qui ont reçu le sacrement de l’ordre peuvent comprendre entièrement. Le fait d’avoir été ordonné dans mon diocèse m’a fait du bien et surtout d’avoir été entouré par ma famille de sang et ma famille canadienne qui ont fait le déplacement. C’était extraordinaire d’être entouré par mes amis, par le peuple Polynésien qui ont répondu présents à l’ordination en grand nombre, sans oublier ceux qui ont pu suivre via les réseaux sociaux et ceux qui étaient en communion de prière. Par ailleurs, j’étais très heureux d’avoir été entouré par le collège des diacres et surtout par les prêtres de Papeete, qui plus tard, par la grâce de Dieu, deviendront mes confères. Le rêve d’un enfant de 8 ans est devenu réel le 20 juillet 2024 à 10 h en l’église Maria No Te Hau (Notre Dame de la Paix) par l’imposition des mains de Monseigneur Jean-Pierre Cottenceau, Archevêque de Papeete.
Quel est le verset qui t’accompagne dans ton ministère ?
Maxence Caputo : C’est un verset tiré de la lettre de Saint Jacques, une lettre que j’apprécie beaucoup pour son style direct, percutant et plein de vérité. « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter » (Jc 1, 22a). Une invitation à allier paroles et actes dans notre vie de baptisé.
Manoarii Teroiatea : J’ai deux versets bibliques qui m’accompagnent, le premier est dans Mt 20, 28 : « Ainsi, le Fils de l’Homme est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Et le deuxième verset biblique est tiré de Jc 1, 12 : « Heureux l’homme qui supporte l’épreuve avec persévérance, car sa valeur une fois vérifiée, il recevra la couronne de la vie promise à ceux qui aiment Dieu. » Le premier verset me rappelle à tout instant pourquoi j’ai consacré ma vie à l’Eglise et le deuxième verset, qu’il ne faut jamais perdre espoir dans le Christ mais toujours persévérer dans son amour infini.
Propos recueillis par Warren Sans Souci