Retour sur l'été : une route à vélo œcuménique à travers la France

Lundi 12 août, 7h du matin, deux séminaristes se dirigent à vélo vers le carmel de Micy pour célébrer les Laudes et la messe avec la communauté. Ce départ n'est pas anodin, il annonce le début d'un pèlerinage. Du lundi 12 au mardi 20 août, Théo et moi-même, rapidement rejoints par François-Xavier, avons entrepris un périple en vélo qui nous a conduits d'Orléans à Lyon.

L'objectif de ce pèlerinage ? Rencontrer des communautés chrétiennes diverses. Notre souhait était de découvrir comment chacune de ces communautés se met à la suite du Christ, et de prier avec chacune d’elles, à leur manière.

C'est ainsi qu'en quittant le carmel de Micy - le 12 août - nous avons rejoint la communauté des Béatitudes à Nouan-le-Fuzelier, puis la paroisse de Vierzon, avant de rencontrer les sœurs de la charité de Nevers. Le 14 août au soir, c'est la paroisse de Lusigny (près de Moulins) qui nous a accueilli pour commencer à fêter ensemble l'Assomption de la Vierge Marie. Nous nous sommes ensuite rendus à Paray-le-Monial, accueillis par les Visitandines, puis chez les carmélites de l'Enfant Jésus de Beaune (Carmélites apostoliques).

Après cette belle diversité au sein de l'Eglise catholique, notre route nous a ouverts à une diversité plus œcuménique. De Beaune, nous nous sommes dirigés vers Taizé où nous avons pu rencontrer l’un des frères et passer un petit temps au milieu des nombreux jeunes réunis sur la colline. Le lendemain, ce sont les frères capucins de l'observance traditionnelle qui nous ont ouvert leur porte à Morgon (dans le Beaujolais) avant d'atteindre notre destination : Lyon. Cette ville nous a également permis de rencontrer un pasteur baptiste, un prêtre orthodoxe roumain et un pasteur de l'Eglise protestante unie de France.

Toutes ces rencontres ont été d'une grande richesse pour découvrir comment le Seigneur appelle et travaille partout dans son Eglise. Elles nous ont aussi permis de voir comment - malgré notre diversité et nos divisions - nous cherchons tous à suivre le Christ d'une manière singulière. Le dialogue bienveillant et en vérité avec chacun, ainsi que le fait d'être accueillis (et donc dépendants) mais aussi de prier ensemble ont été des éléments précieux pour vivre une véritable rencontre où les différences apparaissent et où nous pouvons admirer les merveilles que Dieu accomplit en chacun.

Bien sûr, un tel pèlerinage ne nous a pas laissés indifférents. Plus nous avancions, plus il nous est apparu que ce temps s'inscrit pleinement dans le cadre de notre formation. Alliant la détente et l'effort par le sport, l'écoute et le dialogue avec ceux que nous rencontrions, l'ouverture aux différentes spiritualités et aux multiples façons de suivre le Christ, mais aussi en recevant des conseils et l'assurance d'être portés dans la prière, tout cela a contribué à nous fortifier sur notre chemin de séminariste.

Enfin, pourquoi être partis en vélo ? Pourquoi ne pas avoir organisé un grand colloque en faisant venir chacun ? D'abord, cela nous a permis d'aller à la rencontre de personnes qui parfois ne pouvaient pas se déplacer, mais aussi d'être accueillis et donc de ne pas être en position de surplomb, mais au contraire en position de réception, d'accueil. Plus encore, la route en elle-même nous a fait accomplir un itinéraire spirituel. Les efforts à fournir nous ont aidé à vivre, physiquement, le travail que l'Eglise vit au quotidien dans son itinéraire vers l'unité. Dans le silence intérieur, sur un vélo, c’était l’occasion d'offrir nos coups de pédale au Seigneur pour que l’Eglise tout entière parvienne un jour à la pleine communion selon le désir de Christ.